UNE PUBLICATION MAJEURE

Publication dans la prestigieuse revue Nature Mental Health d’un article scientifique majeur concernant l’hypnose. En effet l’équipe du Pr David Spiegel aux USA vient de démontrer que la modulation de l’hypnotisabilité est possible chez les humains en utilisant des méthodes non invasives de neuromodulation magnétique transcrânienne (ou TMS).

Stanford Hypnosis Integrated with Functional Connectivity-targeted Transcranial Stimulation (SHIFT): a preregistered randomized controlled trial.

Nature Mental Health volume 2, pages 96–103 (2024)

www.nature.com/articles/s44220-023-00184-z

Afik Faerman, James H. Bishop, Katy H. Stimpson1, Angela Phillips, Merve Gülser , Heer Amin1,
Romina Nejad1, Danielle D. DeSouza, Andrew D. Geoly, Elisa Kallioniemi, Booil Jo, Nolan R. Williams, & David Spiegel.

Résumé en Français (Traduit de l’anglais)

L’hypnotisabilité, la capacité d’une personne à expérimenter des expériences cognitives, émotionnelles et comportementales ou des changements physiques en réponse aux suggestions dans le contexte de l’hypnose. L’hypnotisabilité est un trait neurocomportemental stable associé à l’amélioration des résultats d’une thérapie basée sur l’hypnose. L’augmentation de l’hypnotisabilité chez les personnes faiblement ou moyennement hypnotisables pourraient améliorer l’efficacité de l’hypnose thérapeutique en tant que méthode d’intervention clinique.

L’hypnotisabilité est associée au cortex préfrontal dorsolatéral (DLPFC) et au réseau de salience (pertinence). Mais il existe des résultats contradictoires quant à savoir si l’inhibition unilatérale du DLPFC change l’hypnotisabilité. Nous avons émis l’hypothèse que l’utilisation d’une neuroimagerie guidée pour stimuler de manière non invasive le DLPFC gauche avec la stimulation magnétique (TMS) augmenterait temporairement l’hypnotisabilité.

Dans un essai contrôlé randomisé en double aveugle, nous avons recruté un échantillon de 80 patients atteints du syndrome de fibromyalgie, un trouble fonctionnel de la douleur pour lequel l’hypnose s’est révélée être une approche potentiellement bénéfique. Tous les participants étaient naïfs de TMS. Les participants étaient assigné au hasard à une stimulation thêta continue active ou fictive sur une cible DLPFC gauche personnalisée dérivée de la neuroimagerie, une technique appelé SHIFT (Stanford Hypnosis Integrated with Functional connectivity Targeted) Stimulation Transcrânienne).

Nous avons testé notre hypothèse en utilisant le score du profil d’induction hypnotique, une mesure standardisée de l’hypnotisabilité. Le changement dans les scores du profil d’induction hypnotique avant et après SHIFT était significativement plus élevé dans le groupe actif versus fictif après 92 sec de stimulation (P = 0,046). Seul le groupe SHIFT actif a montré une augmentation significative de l’hypnotisabilité après stimulation par la methode SHIFT (active : P < 0,001 ; fictif : P = 0,607).

Ainsi, la modulation de l’hypnotisabilité est possible chez les humains en utilisant des méthodes de neuromodulation non invasives. En outre, nos résultats soutiennent une relation entre l’inhibition du DLPFC gauche et l’augmentation de l’hypnotisabilité.