La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium

AVRIL 2023

PREAMBULE :

Vous trouverez en pièce jointe le « 02 MODE D’EMPLOI » (qui explique l’esprit de chaque rubrique et la façon de l’utiliser au mieux), le dossier « QUI EST-CE » (Pour mieux identifier les auteurs ou intervenants cités) et le dossier « VOCABULAIRE » (pour mieux définir certains termes employés). Ces dossiers sont très incomplets et sans prétention car je les renseigne au fur et à mesure de mes lectures, n’y voyez aucun parti-pris…Je fais de mon mieux pour rédiger une chronique « non genrée », toutes iels fautes d’accord ne sont pas involontaires…

EDITORIAL :

Je viens d’apprendre que cette revue de presse va très bientôt être publiée sur le site de la Confédération Francophone d’Hypnose et Thérapies Brèves et je l’en remercie d’avance ainsi que son président Pierre Castelnau*et mon incroyable agent littéraire Hughes Honoré* de l’Institut Milton H. Erickson de Biarritz sans qui cette revue ne serait pas ce qu’elle est à présent.
Dans ces infos je présente mes impressions de lecture au sujet d’un livre sur l’EMDR*. A force de réfléchir aux thérapies par les mouvements alternatifs* je me suis demandé s’il n’y avait pas un lien avec la technique du Point neutre émotionnel* (inventée par Jean-Claude Espinosa* il y a plus de 30 ans) que je vous ai détaillée le mois dernier. Qu’en pensez-vous ?
Ce mois-ci plusieurs articles de la presse grand public traitent de l’hypnose mais aucun ne m’a enthousiasmé. Par contre j’ai remarqué avec plaisir que de plus en plus souvent des articles scientifiques sur d’autres thèmes (dépression, attention, etc.) insistent sur l’importance d’une bonne hygiène de sommeil, position que je défends depuis très longtemps… mais souvent plus facile à préconiser qu’à mettre en place !
A propos vous a-t-on proposé un jour de bénéficier d’une formation en gestion du sommeil ? Cela me semble fondamental pour des personnels de santé aux horaires souvent décalés avec des gardes ou du travail de nuit.

 

HYPNOSE ET THERAPIES BREVES :

Le numéro Hors-Série n° 17 « Les troubles des conduites alimentaires : comprendre et mieux soigner ». 20 €. Est paru.
Ce Hors-Série coordonné par Bruno Dubos* reprend quelques interventions du colloque du 27 mars 2022 mais s’enrichit de très nombreuses autres contributions. Je vous en parle le mois prochain mais je sens que ce sera un numéro de référence.

DANS LES KIOSQUES :

Cerveau & PsychoAvril 2023. 7 €.

  • « Moins souffrir grâce à l’autohypnose ».

Cet article donne la parole au neurophysiologiste Bernard Calvino* qui dit le plus grand bien de l’hypnose et pourtant je trouve cet article très décevant parce qu’il ressemble trop à ces innombrables articles de journalistes scientifiques auxquels manque ce supplément de vécu, de chair, donné par la pratique clinique.

En plus l’article cite de façon répétée Antoine Bioy* sans préciser s’il s’agit d’un entretien ou de citations d’un de ses livres (de 2013 !). Pourquoi ne pas avoir confié l’article à ce praticien ?

  • « Comment faire du stress un allié ». Ce dossier de 16 pages comporte trois articles.
    • « Des « mindsets* » pour convertir la pression en énergie » . Après un bref rappel de la physiologie du stress, la journaliste présente les mindsets* : « Croyances que nous avons bien souvent à propos de certaines choses ou d’évènements et qui conditionnent en partie la façon dont nous vivons ces évènements » en s’appuyant sur les travaux d’Alia Crum*. Elle explique leurs mécanismes et comment avoir une vision positive, et propose des outils assez originaux comme un jeu de réalité virtuelle, ou une  boite à outil gratuite de l’université de Stanford pour apprendre à mieux gérer son stress. Un article intelligent, intéressant et assez original.
    • « Donnez du sens à votre stress ! ». Cet entretien avec David Gourion* est très différent du précédent et tout aussi intéressant. Vous y découvrirez la courbe en U du stress, nos facteurs de vulnérabilité personnels, la raison d’être du stress et de son acceptation (nous inciter à l’action), l’utilisation de la thérapie d’acceptation et d’engagement* pour éviter la « fusion cognitive* », les TCC* et le stress, etc. Vous apprendrez qu’« Une bonne façon de distinguer les objectifs des valeurs est de savoir que les premiers sont ponctuels alors que les secondes vous accompagnent toute votre vie » et je vous conseille de tester l’exercice qu’il propose (et que je présente au chapitre « prescription de tâches »). Excellent article.
    • « Pourquoi l’angoisse nous tord l’estomac ».  Je ne me souviens pas avoir déjà lu un article aussi bien fait sur les effets digestifs du stress qui de plus pense à citer l’hypnose dans les traitements ! Seuls, petits, reproches : pas de référence aux travaux de Porges* et surtout confusion entre brûlures rétrosternales par œsophagite et gastrite. Mais cela ne m’empêche pas de vous recommander chaleureusement cette lecture.
  • « L’ignorance c’est quantique… » Précipitez-vous pour lire cet article détonnant d’Yves-Alexandre Thalmann*, toujours aussi caustique, sur le biais de surconfiance* ou Effet Dunning-Kruger* qui nous menace tous (mais à degrés divers). Souvenons-nous que « La masse de ce que nous ignorons est infinie, mais aussi invisible » ! Une lecture salutaire.

 

 

  • « Comment avoir le calme en classe ? » Jean-Philippe Lachaux* explique les vertus d’une prosodie* adaptée ou plus exactement la vitalité* (définie comme la manière dont un geste est réalisé et ce que cela révèle de l’état d’esprit, de son auteur selon les conceptions de Daniel Stern* et Giaccomo Rizzolatti* ;on retrouve le mindset*). Il insiste sur la différence entre obtenir l’attention et obtenir l’adhésion et explique que « Plus la voix utilisée est dure et autoritaire, moins les élèves sont disposés à réaliser ce qui leur est demandé, avec un effet également négatif sur leur confiance en eux, leur sensation de proximité avec l’enseignant et leur bien-être. » A appliquer et à diffuser (aux enseignants de vos enfants ?).
  • « Pourquoi se couche-t-on souvent trop tard ? » Découvrez la Bedtime procrastination* ou Revenge bedtime procrastination*. Encore un article qui défend l’hygiène du sommeil.
  • « Les antidépresseurs sont-ils dépassés ? » Un article bien documenté et sans parti pris, avec la collaboration de Christophe André*, Alexis Bourla* et Wissam El-Hage*, qui associe neuropsychologie et panorama des nouveaux traitements mais insiste aussi, là encore, sur l’importance d’une bonne hygiène du sommeil… Un bon dossier à garder comme référence.
  • « Le placebo qui ôte la culpabilité ». Patrick Lemoine* analyse de façon critique une expérience de psychologie (de Dilan Sezeren 2022 dont on commence à beaucoup parler) et revient sur les particularités de l’effet placebo.

Au total : Une revue très riche qui mérite son prix, même si l’article sur l’hypnose est plutôt décevant.

Sciences & UniversAvril 2023. 12.9 €. « Tout savoir sur le cerveau ».

 

 

 

 

  • « Comment fonctionne la technique d’hypnose médicale ? »

Deux pages pour survoler chirurgie sous hypnose, ondes thêta, IRM fonctionnelle et citer le trop rare Dr Philippe Pencalet* (neurochirurgien mais aussi formateur en hypnose médicale et auteur d’un bon livre « Hypnose et autohypnose »). Sympathique mais très superficiel.

  • « Quels sont les bienfaits de la méditation sur le cerveau ? »

Là aussi le journalise focalise sur un aspect attractif (amélioration des fonctions cognitives), soupoudre avec quelques noms de professeurs et livre un article gentillet mais pas passionnant.

  • « Comment le cerveau réagit-il à la douleur et au plaisir ? »

Deux pages pour se focaliser sur le rôle du glutamate dans les synapses du pallidum ventral… et indiquer que « La passion amoureuse a de nombreuses similitudes avec l’addiction à la cocaïne ».

  • « Existe-t-il une zone cérébrale du bonheur ? », « Notre cerveau peut-il se faire manipuler ? » , « Que se passe-t-il dans le cerveau quand on tombe amoureux ? », « Qu’est-ce que la neurogastronomie ? », « Qu’est-ce que la trypophobie ? », « Pourra-t-on un jour télécharger notre esprit ? », etc. Des articles de deux pages, à partir d’une ou deux références scientifiques, pas dénués d’intérêt pour certains mais à réserver pour un week-end pluvieux ou une salle d’attente.

Au total : Ce dossier de 100 pages, écrit par trois journalistes, est plus irritant qu’intéressant et me fait surtout penser à du papier tue-mouches (pour le côté attrape gogos) ou au Reader’s Digest (pour l’information bien pré- digérée). Hors de prix pour du tape à l’œil.

Pour la science. Avril 2023. 7 €.

  • « Les rêves : une fenêtre sur notre santé mentale ? »

Cet article est consacré au Trouble Comportemental en Sommeil Paradoxal*, pathologie du sommeil dans laquelle les mouvements ne sont pas inhibés durant le sommeil paradoxal (d’où risques de blessures et plaintes conjugales…) car ce trouble est fortement associé (80%) au risque de développer, dans un délai moyen de 10 ans, une maladie neurodégénérative de type synucléinopathie (Parkinson, démence à corps de Lewy, atrophie multisystématisée). J’avoue que je n’avais pas encore entendu parler de cette pathologie mais je pense qu’il est urgent de faire circuler l’information, même si nous ne disposons pas encore de traitement préventif validé. Un article très scientifique mais passionnant.

  • « Le cauchemar n’est pas une fatalité ».

Cette fois il s’agit d’un long entretien avec Isabelle Arnulf* qui reparle des TCSP* mais aussi des terreurs nocturnes*, des paralysies du sommeil* ou du lien entre cauchemar et dépression notamment chez les jeunes : « Le risque suicidaire est plus élevé chez les adolescents qui ne vont pas bien dont la fréquence des cauchemars a augmenté. »
Elle considère qu’ « En cas de cauchemars répétés chroniques, avant d’aller voir un psychologue, il faut, à son avis, faire un diagnostic médical » et raconte l’histoire d’un patient souffrant depuis 10 ans d’un cauchemar récurrent dans lequel il passait la tête par un goulot de bouteille et étouffait. Avec son psychanalyste il avait compris qu’il revivait son accouchement… mais le cauchemar persistait… Le traitement de ses apnées du sommeil l’a fait disparaitre du jour au lendemain !
Outre cette anecdote amusante Isabelle Arnulf* explique que « Le cerveau a probablement besoin de ces scénarios négatifs pour réorganiser ses souvenirs émotionnels et simuler des menaces » et présente les traitements : « S’attaquer au mauvais rêve est une thérapie en soi qui fonctionne et fait appel à des techniques simples, que ce soit la répétition d’images mentales, prouvée aussi efficace que les thérapies médicamenteuses, ou l’EMDR ».
Le reste de l’article aborde la physiologie des cauchemars, histoire de découvrir que « La respiration dans nos rêves se traduit dans notre corps » (Si on rêve que l’on plonge sous l’eau, on se met en apnée) mais qu’ « On vit des horreurs en rêve sans aucune accélération cardiaque ! » J’ai adoré cet article passionnant.

  • « Dialoguer avec les morts » : Si vous vous intéressez au chamanisme vous aimerez ce long récit nostalgique de l’anthropologue Piers Vitebsky* qui défend la « théodiversité » et analyse les raisons de la perte d’attrait des croyances ancestrales chez les Sauras en Inde. L’occasion pour moi de repenser par moments au magnifique dessin animé « Coco » : les morts ont besoin de notre souvenir !

Sciences & Avenir. Avril 2023. 5.3 €.

  • « Les clés du contrôle de soi ». Un dossier de 17 pages un peu inégal.
    • Le premier article « Apprendre au cerveau à relâcher la pression » fait la part belle au glutamate (très tendance actuellement) et son rôle dans la fatigue attentionnelle (notamment au niveau du cortex préfrontal latéral) et s’intéresse au flow* en mettant à contribution Mathias Pessiglione* et Philippe Lachaux*.

Ce dernier à droit à un long entretien « Il faut savoir opter pour le bon niveau de contrôle de soi » présente les avantages et inconvénients du mode contrôlé et du mode automatique (Système 1 / système 2 de Daniel Khaneman*) et reparle de la fatigue générée par le contrôle de soi et les moyens de la diminuer : « La seule manière de tenir une résolution est donc d’en faire un nouvel automatisme » et préconise hypnose et méditation avant de reparler du flow*, état qui fait rêver mais extrêmement rare !

    • Jean-Pol Tassin* lui explique qu’ « Avec l’addiction, il n’y a plus de possibilité de contrôle des impulsions » et détaille les mécanismes neurobiologiques en jeu.
    • Yves-Alexandre Thalmann* (bien connu des lecteurs de Cerveau & Psycho) donne « Les stratégies à adopter contre la tentation » et explique que la volonté ne fait pas tout : « Pour n’importe quel changement de comportement, la volonté sert à prendre la décision mais pas à surmonter les obstacles ». Prudence, progressivité, routines, anticipation, visualisation positive, psychologie narrative, soutien social… les façons de mettre le plus de chances de son côté sont détaillées et j’ai bien apprécié qu’au chapitre hygiène de vie il insiste sur le rôle fondamental du sommeil.
    • En fin (en fait au début de ma lecture) l’article « Méditation et hypnose aident à accepter ses émotions » m’a bien déçu ! La majorité de l’article est consacrée à la méditation avec la participation de Christophe André* qui précise son intérêt, notamment dans les dépressions. Par contre la partie sur l’hypnose semble surtout issue du rapport de l’Inserm* de 2015 mais cite également deux publications peu favorables ( mais très partielles). Enfin la journaliste écrit que « Durant une séance, la prise de conscience de certaines informations serait bloquée, laissant toute la place aux suggestions de l’hypnotiseur » ce qui est une formulation très maladroite laissant croire à une abolition du libre choix des patients, ce qui n’est évidemment pas le cas vous le savez bien. J’ai trouvé cette partie de l’article de parti pris.
  • « Soigner la dépression par l’assiette ». Un article de 4 pages avec la participation de Guillaume Fond* et Tasnime Akbaraly* que je n’ai pas encore lu.

Le Monde diplomatique. Avril 2023. 5.4 €.

  • Vaccins et Covid, aux origines d’une défiance. »

Pendant l’épidémie de Covid j’ai quitté, en partie, ma douce retraite pour donner un coup de main au centre de vaccination de mon ex hôpital en ayant l’idée de faire de mon mieux pour éviter à mes collègues réanimateurs d’être obligés de choisir quels malades étaient abandonnés à leur sort et lesquels auraient droit aux soins censés être optimaux (J’ai travaillé 8 ans en Afrique, je sais ce qu’est la gestion de pénurie et ne souhaite à aucun soignant de le vivre).
J’ai donc été bien placé pour vivre les débats d’idées autour de cette vaccination, mais cela ne m’a pas empêché de réfléchir aux conditions dans lesquelles nous avons été informés, sur le « manque de transparence » des laboratoires et sur les énormes erreurs de communication (à mon avis) des autorités sanitaires.
Pendant mon CES d’anesthésie-Réanimation j’ai également passé un DU de statistiques appliquées à la recherche médicale et les visiteurs médicaux ont rapidement cessé de venir me voir… mais quand je lis cet article j’ai du mal à garder mon calme tant ce qu’il explique et documente me révolte. Je pense qu’il est temps de mettre en place un vrai contrôle des pratiques des laboratoires au niveau mondial, d’autant plus qu’une grande partie de leurs recherches bénéficient de soutiens financiers publics !
Cet article n’a pas de lien direct avec l’hypnose ou les psychothérapies, mais avec la vérité scientifique, la communication thérapeutique, le respect des patients, l’alliance thérapeutique, etc.
Au total : sachez garder votre esprit critique pour être vraiment une soignant, et lisez cet article sans concessions ni parti-pris extrémiste pour alimenter votre réflexion et vos discussions.

01 Net. 05 Avril 2023. 4.5 €.

  • « Retrouvez le sommeil grâce au numérique. » Je m’attendais à un article semi-rédactionnel surtout axé sur le « placement de produits » mais en fait j’ai trouvé ce texte bien documenté et montrant correctement les avantages et les inconvénients des différents types d’appareils (contrairement à de nombreux articles trouvés dans les magazines grand public).

Plusieurs spécialistes chevronnés interviennent (Marc Rey*, Claude Gronfier*, Pierre Escourrou*, Philippe Cabon*) et j’ai trouvé l’équilibre entre les technologies et d’autres approches (cohérence cardiaque*, hygiène du sommeil, etc.) très correct.
Une bonne surprise.  Un article à lire si vous vous intéressez au sommeil.

  • « Echec scolaire à la naissance ». Cette étude néerlandaise (sur plus de 200 000 enfants), associe déclenchement artificiel de l’accouchement et perte de chance (8 à 14 %) d’accéder à l’enseignement supérieur. Il manque une explication scientifique expliquant cette corrélation, mais dans le doute mieux vaut bien réfléchir avant de demander un déclenchement pour convenance personnelle !

Sciences Humaines. Avril 2023. 6.5 €.

  • « Phobie sociale, l’épidémie ? »

Comme souvent dans cette revue l’imprégnation psychanalytique est sensible mais les Thérapies Cognitivo Comportementales* sont aussi citées et la parole est largement donnée au psychiatre Antoine Pelissolo* qui explique qu’ « Il y a une pression à être performant et à s’exposer de plus en plus forte aujourd’hui. Or l’anxiété sociale va souvent de pair avec l’appréhension d’une évaluation par autrui » et que « Les communautés d’appartenances, qu’elles soient familiales, locales ou religieuses, sont de moins en moins présentes et solides. » Pour le sociologue Alain Ehrenberg* « Tout ce qui concerne la subjectivité individuelle, les affects, les émotions, la vie psychique, voire la vie cérébrale, est passé au centre de la vie sociale » (Ce qui rejoint les remarques d’Emmanuelle Piquet* dans son intervention au Colloque d’Hypnose et Thérapies Brèves de Décembre 2022 dont je parle plus loin). Intéressant mais un peu léger.

  • « Travailler à quel prix ? » Un dossier de 22 pages que je n’ai pas encore lu.

Au total : Ce petit (5 pages) dossier sur la phobie sociale n’est pas sans intérêt mais ne justifie pas à lui seul l’achat de cette revue assez chère.

PRESSE :

NOTES DE LECTURE :

  • « EMDR et dissociation : l’approche progressive. » Anabel Gonzalez & Dolores Mosquera. Ed Satas. (2012/2022). 380 pages. 34.11 €.

Ce livre s’adresse à des thérapeutes confirmés prenant en charge des traumas complexes en utilisant l’EMDR* (et cette fois je n’utilise pas le terme de « mouvements alternatifs* » tant ce livre fait référence aux protocoles de traitement labellisés EMDR*).
En fait les deux autrices proposent des modifications du « protocole standard » pour permettre de prendre en charge de façon efficace, progressive et sécure, des patients gravement traumatisés, principalement à la suite de carences affectives (abandon, délaissement, négligence, etc.) et/ou de mauvais traitements (violences, agressions sexuelles, etc.) dans l’enfance avec troubles de l’attachement. .
Ces traumatismes répétés sont responsables de dissociation chronique avec des troubles de la personnalité et de la gestion des émotions, si bien que la thérapeute doit travailler avec une (parfois plus) « Partie Apparemment Normale » de la personnalité et plusieurs « Parties Emotionnelles » de la personnalité, stockées de façon dysfonctionnelle, dont certaines peuvent être cachées, voire hostiles !
Autant dire qu’une approche très prudente et progressive s’impose en équilibre constant entre la stagnation et l’explosion… avec le risque de rejet et l’abandon de la thérapie voire pire !
L’idée de base est d’arriver à faire alliance avec toutes les parties et de leur permettre de s’exprimer et d’être reconnues et acceptées par toutes, (sachant qu’il existe souvent des « phobies dissociatives » (rejets) entre certaines parties), avant d’aborder les souvenirs les plus traumatisants.
Mais avant même d’explorer ces différentes parties et leurs relations il faut souvent commencer par améliorer les « fonctions mentales d’ordre supérieur » (compétences d’adaptation affectives, cognitives et comportementales liées à des réseaux de mémoire fonctionnels) pour mettre en place le « Développement et Installation de Ressources » et permettre, par exemple, à ces patients d’être capables de différencier passé,  présent et futur ou pensée et réalité, monde interne et monde externe, acquérir pleine conscience, autoréflexion, personnification*, etc.
Il faudra aussi veiller à l’établissement de « modèles sains de soin de soi » (confiance en soi, autonomie, efficacité, acceptation de soi-même, etc.) puis développer la « double attention » du patient (aux stimuli présents et au traumatisme passé). J’arrête ici…
Vous avez compris qu’il s’agit d’un livre complexe et très spécialisé destiné à des thérapeutes formés à l’EMDR* mais je pense que cette présentation (très incomplète) vous aura donné une idée de la difficulté de traitement de ces patientes et fait comprendre que tous les traumatismes ne se guérissent pas d’un coup de mouvements alternatifs* magiques et que si les bases de l’hypnose sont faciles à acquérir, la thérapie elle nécessite une importante et longue formation et beaucoup de doigté.
Au total : Ce livre très riche est complexe et d’un abord difficile, mais je l’ai trouvé très instructif et je pense (même si je ne suis pas thérapeute) qu’il sera utile aux thérapeutes prenant en charge ces patients difficiles et en grande souffrance.

  • « Chevaucher son tigre. « Giorgio NardoneEd Seuil. Points. (2008/2023). 120 pages. 7.9 €.

Giorgio Nardone* et son centre de psychothérapie d’Arezzo en Italie sont connus pour être des références en « thérapie stratégique* ». Je vous ai déjà présenté plusieurs ouvrages de cet auteur et ce livre est une bonne occasion de découvrir facilement les bases de son raisonnement. En fait il associe l’art du stratagème (Métis*), l’art de la guerre (célèbre traité militaro-psychologique de maître Sun-Tzu*) et l’art de la persuasion (très développé par les sophistes grecs).
Je vous invite à découvrir ce livre très simple (à lire… pour la pratique c’est plus complexe parfois), même si vous ne faites pas de « thérapie », car non seulement il vous donnera une bonne idée de ce que peut être une « thérapie stratégique » et de bonnes idées pour mieux prendre en charge vos patientes, mais vous y retrouverez le fondement de techniques que vous utilisez chaque jour dans votre pratique comme « Sillonner la mer à l’insu du ciel » ou « Troubler l’eau pour faire remonter le poisson » !

Lisez ce petit livre qui vous ouvrira l’esprit, vous fera découvrir les applications de la ruse, de la stratégie militaire et de l’art oratoire en psychothérapie, et, peut-être je l’espère, vous donnera envie de lire d’autres ouvrages de Giorgio Nardone*.

  • « 9 rituels d’autohypnose pour une grossesse sereine, harmonieuse et épanouie. » Stéphanie Dordain. Ed Médicis. (2019/2020). 230 pages + CD. 19.9 €.

A force de me lire je pense que vous avez senti que j’ai des sentiments mitigés vis-à-vis des visions ésotériques* de certaines « psychothérapies » c’est pourquoi je m’attache à préciser le véritable statut des personnes que je cite, pour bien différencier les psychologues et les « psychopraticiens* » et éviter les « thérapeutes » auto-proclamés !
J’ai donc commencé la lecture de ces « rituels » avec beaucoup de prudence et j’avoue avoir été assez inquiet en lisant dans l’introduction les « merveilleuse femme créatrice », « tu deviens membre des femmes qui portent le monde » et autres « Arbre de vie », mais j’ai persisté, d’autant que je connais peu d’ouvrages sur ce sujet.
Evidemment j’avais un gros handicap pour évaluer ce livre : je n’ai jamais accouché… par contre j’ai vécu plusieurs grossesses en tant que père et mari, et j’ai participé à des centaines d’accouchements en tant qu’anesthésiste réanimateur. J’ai plusieurs fois été interpellé, en consultation ou séance de préparation à l’accouchement, par des femmes enceintes me disant que je n’étais pas « légitime » pour parler des douleurs des contractions… A chaque fois j’ai ratifié le fait que je n’avais jamais eu de contractions mais que par contre j’avais déjà eu des coliques néphrétiques et que j’avais discuté avec de très nombreuses femmes ayant connu les deux douleurs : toutes m’avaient confirmé que la colique néphrétique est au moins aussi douloureuse que les contractions. La différence fondamentale est qu’avec la colique néphrétique on accouche d’un minuscule caillou et non d’un beau bébé ! (Ratification, recadrage, alliance, projection dans le futur, l’hypnose conversationnelle c’est sensation elle !)
Mais revenons à nos bébés en gestation et leurs parents. Ce livre comporte 9 chapitres (un pour chaque mois) et associe explications, respiration, hypnose conversationnelle, métaphore végétale, prescription de tâches, ancrage, méditation, yoga, autohypnose, etc. avec un intéressant récapitulatif à la fin de chaque chapitre. Un CD est joint avec l’enregistrement d’une séance d’hypnose par chapitre : la voix est agréable mais j’ai du mal avec l’accompagnement musical.

En fait j’ai trouvé l’ensemble assez bien construit et intéressant, même si à la fin je m’amusais à corriger les maladresses de narration : sensation de la contraction/douleur… cela n’a pas d’importance/je t’invite à ne pas trop poser de questions…  t’autoriser pleinement à/redoubler d’efforts pour… tout va bien/ tout est parfait… diffuse dans ton ventre/vient envahir tout ton ventre… laisse venir d’autres détails/essaie de te souvenir de détails… ce cadeau merveilleux qui bientôt sera mûr à point pour être cueilli/ tombera… souviens-t ’en/ n’oublie pas… et nombre d’autres « erreurs techniques » que je trouve désagréables chez une formatrice, surtout dans un texte imprimé.
Plus regrettable dans le chapitre 7 l’autrice explique que le périnée est « un muscle qui se situe à l’intérieur de ton utérus » … Je n’étais pas un crack en anatomie, mais je crois bien avoir appris autre chose ! En soi ce n’est pas fondamental sauf qu’apparemment ce texte n’a pas été relu par une personne compétente en obstétrique ni pour l’édition canadienne ni pour la française. Dommage.
Au total ce livre n’est pas inintéressant et vous pourrez surement y piocher de bonnes idées pour votre pratique mais n’acceptez pas tous les yeux fermés. Je serai très heureux de recevoir vos commentaires (voire de les publier), surtout si vous avez des compétences en gynéco-obstétrique. Merci d’avance.

PAUSE PARKING :

  • L’univers de l’hypnotisme. Charles de Liguori. Ed De Vecchi (2017). 3 €.

Cet ouvrage est publié dans une collection spécialisée dans l’ésotérisme* et je n’ai pu trouver aucune information sur cet auteur et ses références professionnelles…
Il y a souvent quelque chose à apprendre même dans les plus mauvais livres (ne serait-ce que ce qu’il ne faut pas faire !) et celui-ci a enrichi mes connaissances sur la pratique de l’hypnose au siècle dernier !
Même si Dominique Megglé* nous a rappelé qu’Erickson* était beaucoup plus directif que ce que certains (et notamment Rossi*) avaient voulu nous le faire croire…cela n’a rien à voir avec l’hypnose « autoritaire » que ce livre décrit !
Pire l’auteur n’hésite pas à détailler des méthodes « d’induction rapide » avec stimulation vagale et compression carotidienne dignes d’un film d’espionnage et d’un danger certain. Bref un livre dangereux à retirer de toutes les mains.
C’est ce que j’écrivais en juin 2018… mais j’ai à nouveau trouvé ce livre dans un présentoir et je l’ai parcouru… Je ne retire rien de ce que j’ai dit, mais si vous êtes expérimenté et curieux vous y trouverez quelques informations intéressantes sur les méthodes utilisées autrefois, notamment les « tests de suggestibilité* », à titre historique.
Par contre je vous déconseille de lire les chapitres de « thérapie », si ce n’est pour apprécier les progrès faits depuis… heureusement !
En fait le plus choquant c’est le fossé entre cette vision autoritaire de l’hypnose où le but est de « mettre en transe » coûte que coûte et les inductions modernes en hypnose thérapeutique qui utilisent principalement l’hypnose conversationnelle pour construire l’alliance. On comprend mieux la très mauvaise image de l’hypnose d’autrefois.

Au total : un livre à considérer comme une pièce de musée.

 

 

PARU, PAS LU :

  • « Le harcèlement scolaire, guide pour les parents. » Bruno HumbeeckEd Odile Jacob. (01/2023).

THEATRE TELEVISION FILMS SPECTACLES EXPOSITIONS :

Rediffusion d’un bon documentaire sur le sommeil, assez scientifique mais facile d’accès malgré tout et surtout bien documenté sur les connaissances et recherches actuelles. Ce reportage explore de très nombreuses facettes du sommeil et notamment de nombreuses pathologies souvent méconnues. Si vous vous intéressez au sommeil et que vous disposez d’un accès à Canal Plus c’est un bon choix.

  • « Sage-homme ».  Film réalisé par Jennifer Devoldere avec Karin ViardMelvin Boomer. En salle actuellement.

Un film à hauteur de sage-femme qui fait vraiment comprendre comment nait une vocation. Fait exceptionnel ce film sur le milieu médical ne m’a pas fait trépigner d’exaspération, bien au contraire, et il y a même une sorte de séance d’autohypnose que j’ai trouvée très réaliste et adaptée à la situation.
Seul regret : nous n’étions (apparemment) que trois hommes dans la salle au milieu d’une foule de jeunes filles-femmes…
Quand des hommes ont été autorisés à intégrer cette formation (1982) je me souviens qu’une sorte de référendum avait été organisé (par qui ?) pour trouver un nom à ces nouveaux praticiens avec des propositions diverses : « sage-homme » (plus de référence à la femme), « maïeuticien » (pour l’ego des médecins recalés), « bateleur du mal joli » (rigolo mais limite méprisant pour les femmes), etc. Heureusement le bon sens et le respect des femmes ont eu le dernier mot et l’on dit Sage-femme. Au fait vous avez entendu parler de référendum pour trouver des noms féminins à des professions autrefois réservés aux mâles ? Un film à conseiller autour de vous.

  • « Messmer, le record du monde. » Je vous avais déjà raconté mon expérience de spectateur au Zénith de Toulouse en mai 2022, mais cette fois j’ai carrément été écœuré par ce que j’ai vu. Le record en lui-même n’a aucun intérêt mais ce qui m’a choqué c’est l’indifférence au sort des victimes volontaires et la minimisation systématique, quand ce n’est pas le déni, des risques et des effets secondaires de ces Merveilleuses expériences. Quand un cobaye en transe hurle « J’ai peur »  s’imaginant en haut d’une montagne russe de 200 m de haut… je ne trouve pas cela rigolo ; quant à la démonstration de catalepsie avec 3 personnes installées entre deux chaises en position de spasme de tétanos (dos arqué par contracture de tous les muscles dorsaux : opisthotonos*) avec une comparse qui marche sur leur ventre… je croyais vraiment que tous les hypnotiseurs de spectacle avaient renoncé à ce numéro de cirque qu’Erickson* condamnait déjà en son temps le rendant responsable de dorsalgies !

Il suffit de voir les gros plans complaisants sur les visages terrifiés des participants, visualisant, par exemple, des serpents et autres araignées, ou Gil Alma en pleine confusion, pour comprendre quels Bons moments ils vivent… J’espère que leur amnésie post hypnose profonde sera complète.
Bon courage pour déconstruire cette image lamentable du sorcier tout puissant et expliquer la différence entre hypnose de spectacle (au service du porte-monnaie de l’hypnotiseur) et hypnose de soin (au service des patients), avec les mêmes outils mais pas les mêmes objectifs !

Une émission à déconseiller.

 

  • « Sur l’Adamant ». Le film documentaire sur la psychiatrie de Nicolas Philibert (réalisateur du célèbre documentaire « Être et avoir ») », Ours d’Or au festival de cinéma de Berlin, est en salles dès mercredi 19 Avril 2023.
  • « Petit samedi ». Un film documentaire sur l’addictionSingularis films. (2020). (72 mn). En salle le 03 Mai 2023. Possibilité d’organiser des projections-débat au sein de votre association.
  • « Sages-femmes ».  ArteVendredi 21 Avril 2023 à 20h55. Film de Léa Fehner sur la dure vie des sage-femmes que j’ai prévu de regarder ayant particulièment aimé « Les Ogres », le précédent film de cette réalisatrice très prometteuse et multi récompensée     ( même si je suis probablement de parti-pris ayant eu l’occasion de participer à un spectacle de l’Agit, compagnie toulousaine de théâtre itinérant dirigée par son père François Fehner, un souvenir magnifique !)

CONGRES, FORMATIONS, WEBINAIRES :

COMPTE RENDU DE FORMATION :

  • « Colloque de la revue Hypnose et Thérapies Brèves : Hypnose enfants et adolescents » 04 Décembre 2022. Replay disponible. 72€. (suite et fin).
    • « L’enfant un pro de l’hypnose ».

Pierre Castelnau* rappelle tout d’abord les spécificités pédiatriques : appétit pour le jeu ; plaisir de l’action ; penchant pour le secret ; capacité d’émerveillement ; goût de la magie et des super pouvoirs ; pensée métaphorique ( faire comme si) ; pragmatisme déconcertant ; capacité d’adaptation.  Le symptôme est le problème de l’enfant ; parfois le porteur de symptôme n’est pas le malade.
Pour les plus petits l’utilisation d’ avatars (peluches, poupées, etc.) abimés (par les blessures de la vie, l’expérience de l’âge) permet l’introduction d’un tiers, d’un confident avisé et l’utilisation de la technique de la Pomponette* (Ami John*).
Pierre Castelnau
introduit alors la notion d’ « Ateliers machines » qui permettent de construire des outils secrets et sur-mesure, des planches pour passer au-dessus du torrent, d’utiliser des stratégies solutionnantes (3 dessins de Mills*), de projeter dans un avenir guéri, d’utiliser la stratégie du pire du pire en invitant l’enfant à dire ce qu’il ne veut pas (ce qui donne un levier pour le travail) tout en pensant toujours à expliquer à l’enfant l’objet du travail.
Il est possible d’utiliser les classiques objets transitionnels* mais aussi de construire des machines avec les enfants (attrape rêves*, aspirateur, cloche, etc.) en les accompagnant d’un récit adapté pour lutter contre les effets neurovégétatifs désagréables. On peut aussi utiliser les films, les séries télévisées, les jeux vidéo, les consoles, les ordinateurs, etc. en donnant à l’enfant la maitrise du scénario, des images, etc.
Il est également possible d’endosser un rôle de guérisseur en parlant à l’organe malade et enfin d’utiliser des métaphores de transformation dynamique en abordant le problème pour identifier la situation où l’enfant perd ses moyens, manque de confiance en lui (en lui laissant suffisamment de temps pour donner cette réponse).
Le travail en hypnose conversationnelle permet alors de faire décrire la scène et les facteurs déclenchants ; de mettre en place un ancrage corporel (discret) de détection ; d’identifier les ressentis corporels désagréables en relation avec le problème (et surtout de bien identifier lequel apparait en premier); de chercher avec l’enfant (et éventuellement ses parents) ses « favoris » (plats, jeux, sports, vacances, etc.) pour identifier des valeurs et des actions ; d’utiliser le geste ancrant la détection pour y associer ces « favoris » et créer un ancrage de déclenchement (comme un détecteur d’incendie qui détecte puis déclenche automatiquement l’émission d’eau) ; de régler la mise en place sur le terrain ; de capitaliser et encourager la pratique (autohypnose) pour finalement constater que l’apprentissage du corps « pourrit » le symptôme qui tend à disparaitre. Cette façon de travailler est très utile vers 12-13 ans, mais est moins facile avant 10 ans.

Pierre Castelnau* présente ensuite les grandes lignes de sa prise en charge du TDAH*, sujet qu’il connait particulièrement bien. Actuellement on considère qu’il y a dysfonctionnement de trois grands réseaux cérébraux : le réseau attentionnel dorsal ou système exécutif, le circuit de motivation et récompense ou réseau de saillanceet pertinence et le réseau du mode par défaut* (qui lui est trop actif). L’hypothèse de base est qu’une altération précoce de ces réseaux pourrait entrainer un trouble de la construction de l’estime de soi, d’où l’objectif non pas de corriger l’attention, mais de déverrouiller le frein au niveau de l’estime de soi pour le renforcer à un niveau acceptable.
Ce travail se fait en trois étapes. En primaire le but est d’éviter la déscolarisation avec usage de stimulants artificiels de l’attention (médicaments) et évaluations neuropsychiques fines. Au collège, en environ 3 mois, restauration de l’estime de soi. Enfin recherche des motivations du jeune permettant de diminuer les médicaments puis de les stopper à 18 ans. Cette approche utilisant l’hypnose a été validée scientifiquement avec des résultats statistiquement positifs, y compris 2 ans après le sevrage médicamenteux. Cette méthode est développée lors de stages de formation spécifiques.
En conclusion l’enfant a besoin de s’adapter au monde pour gagner en maturité et autonomie. La rêverie, la magie et le jeu sont des modes d’apprentissage par imitation et simulation. L’ « âge de raison » est à 7 ans, celui des écrans est à 20 ans et la dissociation est la meilleure et la pire des choses, mais si les enfants ont des talons d’Achille ils ont aussi des talents d’Achille !

Julien Betbèze* invite les personnes concernées par le TDAH* à suivre les séminaires de formation avec Pierre Castelnau*puis insiste sur les risques des écrans, notamment sur la baisse de capacité à prendre des décisions dans la vie réelle et l’exposition aux images de violence. Pour Pierre Castelnau* les enfants avec TDAH* subissent une « dictature de la rêverie » qui provoque des difficultés à accéder à leurs ressentis (voire à leurs états d’âme) et ressentent une grande satisfaction après les séances d’hypnose qui leur permettent de se sentir plus associés à leurs ressentis.

    • « L’enfant en thérapie : la place des parents. »

Pascale Chami*rapelle que, sur une plage par exemple, les enfants ne sont jamais seuls mais accompagnés par un parent… La Thérapie Familiale par l’Hypnose inclut les parents (mais aussi la fratrie, parfois élargie). En fait toute thérapie est une thérapie familiale dont le modèle (en voie de disparition hélas) est le « bon médecin de famille ».
Il n’y a pas de coupable (il faut déculpabiliser les parents), ni de patient désigné (c’est souvent l’enfant qui amène le parent) , il faut voir au-delà du symptôme, du problème énoncé, et considérer le lien qui souvent est un lien d’angoisse à épurer.
Hypnose conversationnelle, recadrage (en douceur) du parent, contes et autres histoires sont utilisés pour saupoudrer solutions, compétences, transformations… L’hypnose en famille peut être utilisée pour déjouer le conflit en jouant avec l’espace, le temps, faire ressentir, apprivoiser le changement…
Chacun a sa place et son rôle. Le rôle essentiel du parent est de faire le deuil de l’enfant idéal et d’accepter les changements nécessaires ; le parent a besoin de retrouver confiance dans ses compétences parentales. Souvent le parent est taxé d’être trop (ou trop peu) présent et ce qui peut aider c’est d’être là et laisser grandir, donner les moyens.
Après plusieurs exemples (constipation, troubles du sommeil, angoisse de performance, etc.), Pascale Chami* explique qu’il n’y a pas vraiment d’âge pour commencer l’hypnose et qu’il est très intéressant d’offrir des hypnoses simultanées à l’enfant et au parent. Il faut distraire le parent de l’angoisse qui le focalise sur l’enfant et gène son appréciation de la situation. Pour le parent absent il faut lui donner une place virtuelle, voire restituer à chacun son histoire en transgénérationnel : l’héritage à rebours.
Pour l’autohypnose on peut faire une prescription de tâches sous forme de jeu en famille pour réinventer le lien familial , après une première séance en consultation.

Julien Betbèze* explique qu’en thérapie familiale l’hypnose permet aux protagonistes de comprendre que l’autre peut être bienveillant et de ressentir son désir de coopération. L’exploration du ressenti de l’autre fait partie de la solution.

    • « Mon ado, ma bataille ».

Emmanuelle Piquet* explique que depuis 2-3 ans elle a constaté que de nouveaux types de souffrances apparaissent.

Tout d’abord « le trouble psychiatrique comme outil de popularité ». Elle a observé 22% d’augmentation des Tentatives de Suicide chez les jeunes filles en 2021. Ces TS sont des Tentatives de Solution pour être acceptées dans des groupes dont la condition d’accès est d’avoir des troubles psychiatriques ! Elle donne un exemple et explique que son attitude est de laisser le choix à la jeune fille, après lui avoir expliqué que les règles du groupe ne sont pas celles de sa famille et qu’elle n’a pas besoin d’aller mal pour être aimée par ses parents . En général en réponse à la question « Qu’est-ce qui pourrait t’arriver de pire si tu allais bien ? «  la crainte est de devoir quitter le groupe et le choix proposé à la jeune fille est alors, soit de rester dans le groupe (qui la rassure tout en la faisant souffrir), soit de le quitter et dans ce cas d’être aidée en psychothérapie. Il existe toutefois une seconde catégorie où la jeune fille est dans des situations très douloureuses (souvent intra familiales) et la scarification est alors une tentative de solution pour calmer cette souffrance. Dans ce cas le travail sera très différent malgré des symptômes apparemment semblables.
La seconde évolution depuis 1 an est la transformation des comportements d’harcèlement en ostracisation* (mise à l’écart), sans doute pour éviter la répression des comportements d’harcèlement actifs (qui sont pénalisés), alors que la non intégration au groupe n’est pas sanctionnable. Elle présente le cas de Capucine (régulièrement exclue par son groupe) à qui elle a expliqué qu’elle se trouvait dans la situation d’être présente au banquet organisé par la cheffe de groupe mais dans une cage… exhibée comme une preuve de la puissance de l’harceleuse puis « récompensée » des restes du festin… Pourtant la porte de cette cage est ouverte… et elle peut choisir entre y rester ou sortir et affronter le monde extérieur (parfois difficile) avec l’aide de la thérapeute. En général 80 % des jeunes filles choisissent de sortir. Dans ce cas l’attitude proposée est de ne plus chercher à intégrer un groupe (car sous des apparences sécurisantes ce sont des structures souvent dangereuses suivant les personnalités dominantes) mais de se créer un cordon sanitaire d’une dizaine de personnes en passant à chaque récréation un peu de temps successivement avec les personnes jugées les plus gentilles (et non les plus charismatiques).
Le troisième type de souffrance est le plus inquiétant et concerne des enfants avec des parents trop aimants et inquiets qui surprotègent leurs enfants, lesquels arrivent à l’adolescence sans avoir expérimenté ce qu’est la souffrance et la découvrent brutalement (premier chagrin d’amour par exemple). Dans ces cas le travail doit se faire en amont avec les parents sur leur angoisse et leur estime de soi pour les amener à des attitudes de responsabilisation des enfants et ne plus être entre les adolescents et le monde mais à leur côté face au monde.
Dans la discussion qui suit avec Julien Betbèze* l’accent est mis sur les raisons de cette évolution vers ces attitudes d’indifférence et sur la surprotection angoissée des parents avec augmentation des pratiques de scarification. En fait certains parents considèrent à présent les capacités sociales de leurs enfants comme un critère de réussite scolaire ce qui focalise l’attention de leurs enfants (comme dans la métaphore du mille pattes qui n’arrive plus à marcher quand il réfléchit à la coordination de ses pattes), d’autre-part la surprotection empêche l’autonomisation des adolescents en envoyant le message : « Je te prends en charge parce que tu n’en es pas capable ».
Enfin l’aggravation des sanctions pénales pour harcèlement aboutit à l’inverse de l’effet cherché tout en donnant aux décideurs (politiques notamment) une posture irréprochable moralement… mais inefficace ! Pour l’instant les journalistes ont peu dénoncé cette dérive cynique, à l’exception peut-être du documentaire « Les indiens contre attaquent » de France 2 (que je vous ai signalé en novembre 2022).

    • « Violence sourde et transgénérationnelle : et si on s’adressait aux fantômes ? »

Cette intervention est l’exemple type des interventions captivantes mais très difficiles à restituer en résumé !
Véronique Cohier-Rahban* et Bogdan Pavlovici* présentent tout d’abord le génogramme*de la famille concernée et expliquent que l’objectif est de permettre aux parents de l’enfant perturbateur de prendre conscience de la violence des histoires passées afin de changer la représentation qu’ils ont de leur enfant et de passer de l’enfant problème à l’enfant ressource. En fait l’enfant est le baromètre de la séance (et de la vie de la famille).
Les parents sont dans des liens insécures et il faut expliciter les objectifs, parler là où règne le silence, pour aboutir à une logique lisible par tous et établir alliance et confiance. Il faut sortir du passage à l’acte de la violence sourde exprimée par le patient désigné. La psychoéducation permet de fournir des explications plutôt rationnelles.
Le comportement de l’enfant est une mise en scène du transgénérationnel et le travail vise à obtenir un accordage émotionnel et empathique avec la famille, à se faire une représentation du monde d’où viennent les parents. Il faut donc favoriser des expériences émotionnelles consenties pour sortir des solitudes de souffrance. Les thérapeutes donnent alors un exemple d’une  partie de séance avec hypnose partagée.
Il faut différencier la violence de la colère. Toute violence implique des traumatismes et de la dissociation. La violence manifeste c’est ce qui est violent, direct, visible ; la violence sourde c’est ce qui fait violence à l’enfant, il n’y a pas de récit, elle n’est pas observée mais elle est perceptible dans la relation avec la famille, dans notre vécu (impuissance, urgence, confusion).
Les parents ont peur de leur propre violence et de faire revivre à leurs enfants ce qu’ils ont vécu. Des exercices les amènent à la recherche des ressentis au-delà des comportements pour effectuer des expériences émotionnelles correctrices. Le travail se fait sur les mémoires du corps et les sensations, le rôle des thérapeutes étant de rationnaliser, de nommer, ces émotions, ces ressentis.
L’hypothèse d’une dissociation familiale apparait. Ces dissociations participent à la confusion de l’espace, du temps, des personnes. Il y a deux types de confusion : interne (soi vis-à-vis de soi) et externe (soi vis-à-vis des autres).
La thérapie est d’abord familiale puis éventuellement des thérapies individuelles interviendront, mais dans ce contexte il ne faut surtout pas commencer par une thérapie individuelle de l’enfant-problème ce qui le stigmatiserait.

Julien Betbèze* insiste sur l’invisibilité de cette violence sourde transgénérationnelle et l’utilisation du corps en hypnose dans la thérapie familiale. Pour les conférencières l’observation des corps de toute la famille est fondamentale ainsi que l’observation des ressentis des thérapeutes. L’enfant devient cothérapeute.
Les parents attendent des changements chez l’enfant et les thérapeutes attendent des changements des relations dans la famille, mais ce n’est possible qu’à partir du moment où on a accès aux fantômes des générations précédentes qui les envahissent et entrainent des états émotionnels qui ne sont pas reconnus par les parents (qui sont dissociés de leurs émotions). Il faut traduire en mots les ressentis et travailler en hypnose ensuite.
Les enfants ont des troubles de l’attachement, mais leurs parents aussi, d’où la nécessité d’un travail long pour déjà traiter les parents qui ont souvent une anesthésie émotionnelle, affective et corporelle. Depuis leur enfance il y a une angoisse d’abandon majeure avec la crainte d’être rejeté définitivement. Le travail des thérapeutes est de leur appendre à ressentir dans la relation et dans le corps et à le mettre en mots.

  • « Synthèse ». Julien Betbèze* intervient brièvement à propos de chacune des présentations et remarque que ce qui est au centre de chacune d’elles c’est la relation et qu’on voit bien le lien entre la relation insécure et la psychopathologie. Le patient en fait c’est la relation et l’hypnose dans la thérapie c’est le lien entre le corps et la relation.

Il y a un recul du monde affectif qui crée une insécurité. Il y a une inquiétude sur la relation qui peut être défaillante. Il faut pouvoir percevoir les intentions relationnelles des autres.
La solution c’est le travail avec le corps dans la relation. On ne devient autonome que si la relation est en place. 

ADDICTIONS :

COMMUNICATION :

  • « La technique efficace à 80 % pour savoir si quelqu’un vous ment ». Psychologies. 13 Avril 2023. Un article un peu plus intéressant que d’habitude. Etude des détails, récit à l’envers, etc. les méthodes ne manquent pas et peuvent donner des indications intéressantes, mais à relativiser. Ne jouez pas aux apprenti sorciers, il faut beaucoup de formation et de pratique pour marcher sur les traces de Paul Eckman* ! Pensez à faire passer l’alliance avant la défiance.

COVID-19 :

DEUIL SOINS PALLIATIFS :

  • « Fin de vie : où et comment meurt-on en France ? » francetvinfo. 02 Avril 2023. Avant de discuter de l’euthanasie* (bonne mort) peut-être faut-il commencer par l’ « euthérapie » (bon soin), équiper chaque département d’une unité de soins palliatifs* et prévoir les crédits et le temps nécessaires pour former les personnels de santé !

DOULEUR :

GERONTOLOGIE :

GYNECO-OBSTETRIQUE SEXOLOGIE :

MEDITATION :

 

PEDIATRIE :

  • « Violences intrafamiliales : « Pour mon père, l’autorité parentale était une vraie jouissance, il en a usé et abusé »francetvinfo. 21 Mars 2023. Il y a encore beaucoup de progrès à faire !
  • « Les partisans de l’éducation positive et ceux du « time out » s’opposent-ils vraiment ? » Libération. 01 Avril 2023. Belle tribune libre du pédopsychiatre Pablo Votadoro*, malheureusement réservée aux abonnés.
  • « Actualités ». SparadrapMars 2023. Avec 7 films gratuits pour les enfants.
  • « Comment faire aimer les légumes aux enfants ? » France Inter. On va déguster. 02 Avril 2023. Elvira Masson fait la promotion d’un livre que Giorgio Nardone* devrait apprécier !
  • « Comment lutter contre le harcèlement scolaire ? » France Inter. Grand bien vous fasse. 05 Avril 2023. (52 mn). Avec Florence Millot*, Bruno Humbeeck* et Nora Fraisse. Un bilan alarmant, quelques solutions et surtout un bilan décevant de la formation et de l’implication des personnels scolaires ! Sinon l’attitude de base reste de rester attentif au comportement des enfants, de ratifier les éventuels changements observés et de proposer la discussion. Souvenez-vous qu’un enfant harcelé peut réagir en subissant (vagal dorsal* dirait Porges*) et qu’il est utile d’expliquer à l’enfant que ce comportement était automatique  (inconscient) et adapté pour lui à ce moment-là et qu’il n’a pas à en avoir honte, mais qu’il peut apprendre à réagir autrement.
  • « Anger in adults a red flag for childhood trauma» (La colère chez les adultes est un drapeau rouge pour les traumatismes infantiles). Medscape. 06 Avril 2023. Négligence émotionnelle, violence psychologique, des causes à rechercher.
  • « Pediatricians : we can’t bear the burden of teen angst» (Pédiatres : nous ne pouvons pas supporter le fardeau de l’angoisse des adolescents). Medscape. 13 Mars 2023. Tristesse et violences sexuelles : des taux alarmants et une souffrance professionnelle.
  • « Education positive ». Louie MédiaFaites des gosses. 12 et 13 Avril. Deux épisodes de 30 mn avec Marie Chetrit* pour un regard critique et documenté sur les théories de l’éducation positive* et surtout les études sur lesquelles elles s’appuient. L’occasion de retrouver le time out* et de mettre en garde d’une façon générale sur les risques de la propagation d’informations mal digérées (et l’on retrouve l’effet Dunning Kruger*), tout en abordant de façon bien documentée la maltraitance des enfants . Excellent.

SCIENCES & NEUROSCIENCES :

 

 

 

SOMMEIL :

THERAPIE :

 

TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE ET DIETETIQUE :

  • « Comment vivre avec un trouble des conduites alimentaires ? » France Inter. Grand bien vous fasse. 27 Mars 2023. (52 mn). J’ai trouvé cette émission décevante car trop centrée sur les deux témoignages très forts (ne pas se laisser hypnotiser par la souffrance). Quant à l’invitée scientifique je l’ai trouvée assez éloignée des pistes thérapeutiques. Lisez plutôt le hors-série d’Hypnose et Thérapies brèves* sur le même thème qui vient de paraître !
  • « Régimes alimentaires, pratiques et cures : désintox sur la détox.» France Culture. 05 Avril 2023. (58 mn). Autant se faire une idée claire pour savoir quoi dire aux patients. Avec Mathilde Touvier*, Nicolas Sahuc* et Dominique-Adèle Cassuto*.
  • « Experts: Screen Patients With IBS for Eating Disorder » (Dépister les patients atteints du Syndrome de l’Intestin Irritable pour les troubles de l’alimentation). Medscape20 Avril 2022. Un article qui date d’un an et conseille de vérifier d’éventuels TCA* avant de modifier le régime de ces patients.
  • « Ces mensonges que l’on dit à son psy ». Psychologies. 07 Mars 2023. Mensonges et TCA*. A quand un article d’Hypnose et Thérapies Brèves sur le thème de la honte ?

CONFUSION ET DETOURNEMENT D’ATTENTION :

« Si un mot a trois lettres et une seule lettre est un mot, alors il serait intéressant d’écrire une lettre avec trois mots. » (Aurélien Guihéneuf)

« Chaque minute est une journée entière quand le temps est plus rapide ou moins lent ». (Aurélien Guihéneuf)

« Vous entendez ma voix mais vous pouvez en emprunter une autre pour arriver là où vous êtes déjà. »

« Qu’est-ce qui est invisible et sent très fort la carotte ? » Un prout de lapin.

« Dans la phrase : « Le voleur du sac de la vieille dame a été attrapé hier » où est le sujet ? » En prison.

METAPHORES :

  • « La noyade. » Ce thème est riche, voici plusieurs interprétations possibles :
    • Pour Christophe André* : « Lorsque quelqu’un tombe à l’eau et commence à se noyer, impossible de lui apprendre à nager pour qu’il s’en sorte. Il faut lui jeter une bouée de sauvetage pour gérer l’urgence. Une fois l’urgence et le choc de l’accident dépassés, on peut commencer à lui expliquer comment se débrouiller dans l’eau, tout en gardant la bouée. Puis, à force d’entraînement, la personne saura nager de mieux en mieux jusqu’à ce qu’on puisse prudemment retirer la bouée. »  Dans la dépression , l’antidépresseur fait office de bouée, et la thérapie d’apprentissage de la nage.
    • Pour Eric Bardot* : En cas de noyade le maître-nageur peut avoir deux rôles : quand il vient à l’aide de la personne qui se noie il agit en tiers sécure* ; quand il autorise la personne à retourner se baigner (après avoir vérifié ses capacités de natation) il agit en tiers d’autorité*.
    • Quand en formation j’explique qu’en urgence l’hypnose « directive » est facilement acceptée je fais semblant de parler à une personne tombée à la mer qui se noie et je crie « Vous préférez la bouée rouge ou la bleue ou une autre couleur? »
    • Pour expliquer la différence entre empathie et sympathie je donne l’exemple du baigneur pris dans une baïne (courant dangereux) qui appelle à l’aide. Un surfeur en plein effort sur sa vague passe près de lui et lui crie de se laisser porter par le courant au lieu de lutter… tout en continuant son ride (négligence). Sur la plage son conjointe l’aperçoit enfin et, n’écoutant que son cœur (ses émotions) se précipite à son secours, oubliant ses capacités natatoires réduites, et le rejoint pour vivre à deux la noyade (sympathie). Un second surfeur les voit enfin suffocants accrochés l’un à l’autre et comprend le problème. Il quitte sa vague, saute à l’eau et pousse sa planche vers eux en leur disant de s’y accrocher, avant de les accompagne jusqu’à la rive en sécurité et de leur proposer une information sur les risques des baïnes. Ça c’est l’empathie.
    • Quand vous venez au secours d’une personne en train de se noyer et paniquée qui s’agrippe à vous et vous met en danger alors que vous n’arrivez pas à la raisonner… j’ai appris qu’il faut plonger vers le fond : elle vous lâchera rapidement et vous pourrez l’aborder de façon plus sécure ensuite (bel exemple de conduite paradoxale).
    • Si vous êtes pris dans une baïne et que le courant est trop fort, ne luttez pas inutilement contre lui, laissez vous porter et progressivement revenez vers la plage quand il faiblit (ratifier et recadrer).
    • Enfin quand vous touchez le fond (le pire du pire) donnez un coup de pied pour remonter à la surface !

PRESCRIPTION DE TACHES :

  • « Comment connaitre ses valeurs profondes ». Dans le numéro d’Avril 2023 de la revue Cerveau et PsychoDavid Gourion* propose de se demander ce que nous aimerions que nos proches disent de nous après notre mort et d’identifier ainsi nos valeurs.

OUTILS :

  • « The sorority ». Une application d’entraide bien utile en cas de violences conjugales.
  • « SleepTips » : Une application gratuite (Fondation Maif et Université Paris Cité) pour mieux gérer votre sommeil.
  • « Mon sherpa » : En fait il s’agit d’un chatbot*. Rien ne vaut un vrai professionnel !
  • « Plus peur en avion » : Application gratuite associant explications et exercices de respiration. A défaut de mieux.
  • « Méditopia » : Application française de méditation. Essai gratuit 7 jours.
  • « Rethinkingstress » : Application gratuite de l’université de Stanford pour apprendre à mieux gérer son stress.

VIDEOS :

 

 

VIE PROFESSIONNELLE :

CHEMINS DE TRAVERSE :

TURLUTUTU CHAPEAU POINTU :

  • Cette nouvelle rubrique vous permettra de sourire en découvrant la grande imagination linguistique des « thérapeutes » de tous horizons… et rappellera la nécessité d’une réflexion sur la règlementation de ce juteux marché !
  • Françoise C. : praticienne en fascia-pédagogie perceptive.
  • La Psychologie et la Spiritualité vous passionnent ?… Faites-en votre métier .

Devenez : « Conseiller en Relations Humaines », « Thérapeute Psycho-comportemental », « Art-thérapeute », « Psychanalyste Transpersonnel » : 4 métiers passionnants, par stages ou par correspondance, ouvert à tous…35 ans d’expériences réussies dans la relation d’aide et les métiers alternatifs ! NB :  Cette annonce existe réellement sur le site de la revue Happinez.

VOCABULAIRE :

  • « Assertivité » : Capacité à s’exprimer et à défendre ses droits sans empiéter sur ceux d’autrui (Andrew Salter*).
  • Bedtime procrastination » ou « Revenge Bedtime procrastination » ou « Procrastination de l’heure de coucher » ou « Procrastination de vengeance à l’heure du coucher »   : Phénomènes psychologiques dans lesquels les gens restent éveillés plus tard qu’ils ne le souhaitent pour tenter de retrouver une certaine forme de contrôle qu’ils ne pensent pas avoir, consciemment ou non, sur leur vie diurne.
  • « Drapeau rouge » ou « Red flag » : Signal d’alarme ; mise en garde face à un comportement toxique.
  • « Effet rebond » : Chaque innovation technologique permettant une économie d’énergie, au lieu de mener à une économie, aboutit paradoxalement à une utilisation accrue de ces innovations et donc à une hausse de la consommation globale. Il y a une sorte de « licence morale » et « On se sent autorisé à utiliser plus parce qu’on a économisé par ailleurs, comme si on gagnait un crédit par action positive permettant de justifier une action négative.« (Aurore Grandin*).
  • « Esotérisme » : Ensemble des enseignements secrets réservés à des initiés, et par extension terme utilisé pour parler de courants de pensée marginaux à composante secrète ou étrange.
  • « Euthanasie » : Usage des procédés qui permettent de hâter ou de provoquer la mort de malades incurables qui souffrent (physiquement ou psychiquement) et souhaitent mourir. Etymologiquement : bonne mort.
  • « Flow » :  Etat mental atteint par une personne lorsqu’elle est complètement plongée dans une activité et qu’elle se trouve dans un état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans son accomplissement. « Mélange de lâcher-prise, avec un déroulé d’automatismes parfaitement adaptés à la situation, et d’une profonde sensation de maîtrise » (Jean-Philippe Lachaux*). « Plaisir d’accomplir pleinement et facilement une tâche dans un apparent lâcher-prise, uniquement possible dans les domaines que l’on maîtrise parfaitement. » (Christophe André*).
  •  « Fusion cognitive » :  Tendance d’une personne à considérer le contenu de ses pensées comme s’il était le reflet de la réalité.
  • « Génogramme » : Outil de thérapie systémique permettant de fournir une représentation graphique de la structure familiale, et ce, sur plusieurs générations. Il permet ainsi de mieux comprendre les relations entre les membres de la famille ainsi que les symptômes dont certains peuvent souffrir.
  • « Métis » : Terme utilisé en psychologie pour désigner l’astuce, la ruse, l’aptitude à inventer des stratagèmes, etc. en référence à la déesse de la mythologie grecque du même nom.
  • « Mindset » : Etat d’esprit. Ensemble d’hypothèses, de méthodes ou de notions détenues par une ou plusieurs personnes ou groupes de personnes. « Croyances que nous avons bien souvent à propos de certaines choses ou d’évènements et qui conditionnent en partie la façon dont nous vivons ces évènements » (Catherine de Lange).  
  • « Phobie sociale » : Peur associée à certaines activités sociales ou à de situations de performance où la personne pourrait se sentir observée, embarrassée, humiliée, rejetée ou préoccupée par le jugement des autres, qui dure plus de 6 mois et cause une détresse importante et impacte les relations sociales et professionnelles.
  • « Soins palliatifs » : Soins actifs (mais non dirigés vers la cause avec un but curatif) délivrés dans une approche globale de la personne atteinte d’une maladie grave, évolutive ou terminale. Leur objectif est de soulager les douleurs physiques et les autres symptômes, mais aussi de prendre en compte la souffrance psychique, sociale et spirituelle.
  • « Spillover effect » ou « Effet d’entrainement » ou « Effet de débordement » : Fait de chercher la cohérence entre un comportement et un autre, pour éviter une dissonance cognitive qui crée un inconfort. Il peut être négatif (adopter un comportement contre-productif peut amener à en adopter un autre) ou positif (adopter un comportement positif peut amener à en adopter un autre).
  • « TCSP » : Acronyme de Trouble du Comportement en Sommeil Paradoxal. Pathologie du sommeil (parasomnie*) dans laquelle les mouvements ne sont pas inhibés durant le sommeil paradoxal (d’où risques de blessures et plaintes conjugales…). Ce trouble est fortement associé (80%) au risque de développer, dans un délai moyen de 10 ans, une maladie neurodégénérative de type synucléinopathie (Parkinson, démence à corps de Lewy, atrophie multisystématisée).
  • « Terreur nocturne » : Trouble du sommeil (parasomnie*) qui se manifeste le plus souvent chez l’enfant de moins de 6 ans en début de nuit (pendant le « sommeil lent profond ») : l’enfant se redresse, ouvre les yeux (mais reste endormi) et se met à pleurer, hurler, s’agiter, … semblant voir des choses terrifiantes. Il n’est pas accessible à la communication (il est préférable de ne pas le réveiller). Au bout d’une à vingt minutes la crise cesse brutalement et est suivie d’une amnésie totale. Pas de gravité, sauf pour le sommeil et l’anxiété des parents.
  • « Time out » : Attitude conseillée aux parents par Caroline Goldman* en cas de conflit avec un enfant, consistant à demander à celui-ci d’aller se calmer quelques minutes dans sa chambre. (NB : critiquée par les tenants de l’éducation positive*.)
  • « Vitalité » : Manière dont un geste est réalisé et ce que cela révèle de l’état d’esprit (mindset*) de son auteur (selon les conceptions de Daniel Stern* et Giaccomo Rizzolatti*).

 

 

 

 

 

CITATIONS :

« Je continuai, vacillant sur mon strapontin, dans une concentration de l’instant proche de l’autohypnose, à la frontière du conscient et de l’inconscient…

Jouer est un devoir autant qu’un besoin. Demandez aux enfants. N’ayons pas peur de jouer, nous risquons tout au plus d’être victimes de notre imagination. »

Arthur Teboul.

« La conscience corporelle….. est une conscience construite grâce à notre sensorialité qui nous permet de percevoir notre environnement, nous-mêmes et la relation entre nous et ce contexte dans lequel nous nous trouvons.…

L’hypnose joue particulièrement sur les composantes affectives de la douleur, en donnant accès à une compréhension individuelle différente de la douleur qui fait souffrance. »

Antoine Bioy.

« No brain, no pain »

Patrick Wall

« La douleur de la main n’est pas ressentie par l’âme en tant qu’elle est dans la main, mais en tant qu’elle est dans le cerveau. »

René Descartes

« Il faut savoir qu’on estime qu’un patient sur deux qui consomme des antidépresseurs ne devrait pas en prendre. Et que d’autres pour lesquels ces traitements seraient indiqués n’en bénéficient pas … »

Alexis Bourla.

« La dissociation peut être très subtile et, bien souvent, la communication la plus significative prend la forme d’informations « indirectes » : les non-dits. Pour une personne sévèrement traumatisée, les mots n’ont pas la même signification que pour une personne qui a grandi dans un environnement favorable.…

Le corps est un élément clé du langage dissociatif et apprendre à le lire est l’une des leçons les plus importantes pour le thérapeute qui traite les traumatismes.…

Le corps a son propre langage : douleur, symptômes physiques, postures physiques, gestes ou micromouvements, et même immobilité.…

En l’absence d’une figure d’attachement qui apporte son soutien, de nombreuses expériences n’ont « pas de mots » et restent à un niveau implicite.…

Il est utile que le thérapeute traduise fréquemment les symptômes en messages explicites encourageant ainsi le patient à accepter ses besoins et ses désirs personnels, et permettant une relation plus efficace avec l’environnement.…

Le meilleur c’est toujours ce qui est possible pour le patient.…

Ce que nous faisons (la procédure) est important mais le moment  (quand) et la manière dont nous le faisons peuvent être encore plus importants.…

Les enfants internalisent leurs expériences précoces avec les personnes qui s’occupent d’eux : ils se voient de la manière dont ils ont été vus par des adultes ayant de l’importance pour eux.…

Les petits bébés ne savent pas ce que sont les besoins : ils ne font que les ressentir. La personne qui s’occupe de l’enfant est celle qui donne un nom à ses besoins et c’est ainsi que l’enfant apprend à les reconnaître.…

Bien que l’effet thérapeutique de l’EMDR ait été largement prouvé et que l’EMDR ait été accepté au niveau international comme un traitement fondé sur des preuves pour le TSPT, les chercheurs essayent toujours de comprendre le mécanisme à la base de son efficacité.…

Il n’existe aucune intervention garantie sans risque en thérapie et se contenter d’attendre peut parfois s’apparenter à de la négligence.…

Le désespoir est le sentiment à la base de l’impuissance acquise et constitue un élément central du matériel traumatique.…

Le patient a besoin d’un thérapeute capable d’entretenir un espoir réaliste et d’avoir confiance dans les possibilités du patient.…

L’ambivalence, les défenses et le manque de motivation ne sont pas seulement des difficultés thérapeutiques mais représentent souvent de bons points de départ pour le changement.…

On peut considérer que chaque point de blocage apparent est une tentative de révéler des informations très pertinentes. »

Anabel Gonzalez & Dolores Mosquera.

 

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium